Notre maison, ce n’est pas seulement quatre murs et un toit. C’est notre intérieur. Notre intériorité. Un appartement en ville, un pavillon de banlieue, une maison à la campagne, un camping-car ou une toile de tente, peu importe, c’est chez nous. C’est tout nous.
Depuis les lendemains de la Libération, nos intérieurs sont chamboulés, du HLM des Trente Glorieuses au microstudio parisien en passant par la villa Mon rêve alignée sur celle du voisin dans des lotissements qui s’étendent désormais à l’infini.
À l’intérieur de ces espaces en mutation, nous continuons d’écrire nos vies. Aux meubles en chêne de nos parents succèdent les étagères d’Ikea. Aux baignoires, des douches à l’italienne. Aux papiers peints fleuris, des murs blancs qui apparaissent comme autant de nouvelles pages à inventer.
L’histoire de nos logements n’est pas seulement celle de l’architecture. C’est notre histoire.
Notre maison, ce monde à nous qui raconte notre histoire à tous.
Jean-Louis André a longtemps accompagné la réflexion théorique de l’architecte Ricardo Bofill et publié notamment avec lui Espaces d’une vie (Odile Jacob, 1989). Normalien devenu réalisateur de documentaires pour la télévision, journaliste, il enseigne également l’histoire de l’architecture et de la ville à l’Institut polytechnique et sur le campus de Ben Guerir au Maroc.